Histoires de Process Com® et Process Com® d’Histoire

  

Histoires de Process Com® et Process Com® d’Histoire

 

Les anecdotes lors de nos formations à la Process Com®  sont extrêmement aidantes pour les participants afin de faciliter leur ancrage du modèle. J’ai longtemps utilisé des personnes de mon entourage comme Lionel de base  rebelle, Charly de base  promoteur, Isabelle empathique, Pascal  de base travaillomane, Lyane de base  persévérante et Laurent  de base rêveur. Et toutes ces anecdotes sur des gens que j’aime ont été payantes et très appréciées par mes stagiaires.

Par contre, je pars du principe que pour animer une formation intéressante, l’animateur doit  aussi s’éclater. Donc, afin de rester en éveil, j’ai ajouté mon intérêt pour l’histoire à mes histoires, et là, mes amis, mes participants sont scotchés !!!

Qu’est-ce que je leur raconte ?

Je leur raconte l’histoire d’un roi, bourreau de travail,  qui a agrandi  et rationnalisé les frontières de la France en conquérant divers territoires, la basse et la haute Alsace, le Roussillon, l’Artois, la Franche Comté entre autres. Dans ce prolongement, il a doté le royaume d’une structure défensive, la « ceinture de fer » en faisant construire les forteresses Vauban.

Il a restructuré le commerce, développé des manufactures, notamment les soieries de Lyon pour donner un essor à l’économie. Afin de faciliter les échanges économiques, il a amélioré les infrastructures en créant des routes. Il a favorisé le développement des colonies et la création des compagnies commerciales (compagnie du Levant, du Sénégal …), encore une manière de structurer !

En résumé, il a donné de la cohérence et de la structure à son royaume. Avec lui, on passe d’une monarchie judiciaire où la principale fonction du roi est de rendre la justice, à une monarchie administrative.

Il a modernisé aussi la police et anéanti la « cour des miracles », repère de malfrats de toutes sortes qui mettait en péril la sécurité des parisiens et rendait la ville ingouvernable.

Sans aucun doute sous stress, il lança un jour « l’état c’est moi ! » et se dispensa de premier ministre pendant tout son règne, qui fut fort long. Aurait-il eu du mal à déléguer ? Il est décrit comme un homme qui veut tout savoir, tout maîtriser.

Afin de juguler la noblesse et de garder le contrôle (ou surcontrôle ?) il imposa une étiquette extrêmement stricte qui est une mise en scène centrée sur la vie du monarque. Il distribua selon ses intérêts, des rôles aux uns et aux autres ce qui lui permit de garder des trublions potentiels, issus de la noblesse, sous son œil vigilant.

Et que dire des jardins hyper structurés du château de Versailles ?

Une intéressante façon de tout contrôler, n’est-ce pas ? Avez-vous deviné qui est ce Travaillomane ? Louis XIV.

 

Je leur parle d’un autre roi, timide, réservé, à l’aise plus dans l’étude, notamment de la géographie, la physique et la serrurerie, que dans les relations. Il en aurait surpris plus d’un par ses vastes connaissances, son sens de l’observation et ses remarques réfléchies et pertinentes. L’étiquette, imposée par son arrière-arrière-arrière grand père, le faisait se sentir prisonnier, et cette représentation perpétuelle de la royauté lui pesa tant qu’il ne s’y adapta jamais au grand dam de la noblesse et des courtisans.

Ses préférences allaient à la chasse, les balades en forêt ou à la tranquillité des soirées en famille. 

Il fut un prince sérieux, érudit et humaniste, dommage que l’histoire l’ait caricaturé comme un simplet grossier.

Il avait réfléchi à une modernisation de la royauté et souhaitait mettre en pratique une sorte de royauté démocratique. Hélas, entre la réflexion et l’action il y avait un abîme pour lui, et la fin de Louis XVI fut dramatique, il n’a pas obtenu ce qu’il voulait …

N’aurait-il pas été rêveur de base ?

 

 

Parlons d’un autre roi de France. Celui-ci  a acquis sa notoriété en rendant la justice sous un chêne dans le bois de Vincennes. Ce fut un juriste de haut niveau. Il rendit la monarchie judiciaire en établissant une justice plus moderne pour son époque et une possibilité pour les plaignants d’en appeler au roi dont les décisions de justice étaient prééminentes à toutes les décisions des tribunaux. Ses objectifs en tant que roi furent de laisser un royaume « pacifié et juste ». Son règne vit le rayonnement de l’université de Paris et la  fondation de la Sorbonne.

Sa volonté était d’être un roi au service de tous (donc digne de confiance, non ?). Son règne vit un accroissement important du pouvoir royal.

Très croyant, il était indigné de la tolérance entre chrétiens et musulmans en Terre Sainte. Et à votre avis que fit-il ? Il partit en croisade bien sûr ce bon Louis IX !

 

Un autre ?

Il était une fois un roi très soigneux de sa personne (dans une époque où l’hygiène n’était pas courante), coquet même, avec un sens de l’harmonie vestimentaire poussé,  un sens de l’esthétique et de l’harmonie. Tel était Henri III, bel empathique, dont le souci d’être entouré d’amis fit qu’il fut très mal, et injustement, jugé par l’Histoire.

Il fut un mécène éclairé, très cultivé (ce qui était rare à l’époque, même pour un roi), ami des arts et des lettres qui soutint de nombreux écrivains notamment Montaigne.

Ce fut un homme d’une grande douceur, qui détestait la violence et évita autant que faire se peut les confrontations belliqueuses.

Lors des guerres auxquelles il ne pouvait se soustraire, il fit preuve de mansuétude vis-à-vis de ses opposants, cherchant toujours des solutions diplomatiques et évitant les exécutions.

Revers de la médaille, son besoin d’être aimable le mena à écouter les uns et les autres, agir d’une manière pour ensuite partir en sens inverse vers une solution différente. Sans aucun doute sa difficulté à dire non à ses proches (entre autre à sa mère, Catherine de Médicis) fit que l’Histoire le taxa d’actions erratiques et de mauvais roi. De même, il ne sut s’opposer à sa mère et laissa faire les sinistres exécutions de la Saint Barthélémy. On dit qu’il en fit des cauchemars, criant dans son sommeil « que de sang ! Que de sang ! ». Ses dernières années de règne, avant son assassinat,  le virent désespéré, accablé et rejeté par tous. N’y aurait-il pas un scénario d’échec de l’empathique ?

 

Au détour de mes lectures, j’ai rencontré un roi appelé le « roi de marbre » ou le  « roi de fer ». Un de ses opposants (Bernard Saisset, évêque de Pamiers) disait de lui "ce n’est ni un homme ni une bête, c’est une statue ».

Tiens, tiens me suis-je dit, n’y aurait-il pas un driver Sois Fort chez cet homme ? Et j’ai creusé sa vie, en bonne travaillomane que je suis.

Philippe IV, dit Philippe le Bel, fut souvent appelé le « faux monnayeur ». En effet, il frappa fréquemment de nouvelles monnaies, entrainant le royaume de dévaluations  en  réévaluations. Certes en cette sortie du moyen âge, au XIIIème siècle, le système monétaire avait besoin d’une réforme. La solution de ce roi fait plus penser à un management par le chaos qu’à une tentative de stabilisation monétaire. Toujours  dans cette idée, il créa de nouveaux impôts, notamment pour les juifs et les lombards, populations mal vues à cette époque et dont la résistance à cette lourde imposition ne trouverait pas d’alliés en France.

Il échangea sa sœur et sa fille contre des avantages pour son règne. Même si ce genre de pratique fut en ces temps habituel, on y sent un côté assez manipulatoire.

Dans ses démêlés avec la papauté (Boniface VIII), il tenta par le biais de son âme damnée, Guillaume de Nogaret  de kidnapper le pape pour le faire juger. Le pape fut sauvé par les habitants  d’Agnani, ville où le pontife s’était réfugié en Italie. L’objectif du roi était de faire placer son pouvoir (temporel) en dessus du pouvoir papal (spirituel) dans l’objectif de taxer les biens de l’Église en France. Boniface VIII mourut 1 mois après cet épisode. Philippe IV réussit à faire nommer un pape d’origine française, Clément V, qu’il installa en Avignon. Ce qui était sans doute plus pratique pour l’avoir « sous la main ».

Clément V sera d’une aide précieuse pour le roi lorsque celui-ci exterminera les Templiers. Beaucoup de choses furent dites sur cette affaire, il est difficile de séparer le vrai du faux. Cependant, ce qui en résulta, c’est que les finances françaises s’améliorèrent après l’exécution des maîtres de l’ordre.

Les historiens sont très partagés sur ce souverain insaisissable aux facettes multiples. Ses contemporains ont retenu sa dureté et sa belle figure imperturbable. Je le verrai bien de base promoteur, car n’est-ce pas le type de personnalité qui esquive et déjoue tout classement ?

 

Il me restait à trouver un roi ou une figure historique de type rebelle. Et, là, je peux vous assurer que j’en ai fait des efforts !!! 

Et finalement, un jour, j’ai rencontré un roi rebelle, un des plus connus : François Ier.

François Ier selon diverses biographies était d’esprit curieux et ouvert. Il s’intéressait à tout, sans pour ça être un érudit et était prêt à discuter de toutes sortes de sujets et avec tous, avec une assurance souvent mal fondée. Il fut un roi très courageux, se rendant sur les champs de bataille et combattant près de ses soldats.

Dans les affaires du royaume, il rejette l’étiquette (pourtant moins étouffante que celle imposée par Louis XIV), manque souvent d’implication, se montre impulsif et agit souvent comme « un enfant gâté » selon ses contemporains. Sans doute devrait-on y voir un comportement en réaction, non ?

Dans les relations de la cour, il prend des libertés selon son humeur par rapport à la bienséance d’alors, ce qui fait de la cour de France un endroit détendu où l’on s’amuse beaucoup.  Toujours selon son humeur, il impose des conventions, les change à son gré, ce qui est sa façon de refaire les règles du jeu !  Alors que la religion joue un grand rôle à cette époque, il se comporte avec légèreté sur ce sujet, gentiment rebelle vis-à-vis du clergé. 

Marino Cavalli, ambassadeur de Venise le dépeint dans les affaires de l’État comme « docile en tout, sauf dans sa volonté qu’on lui obéisse sur le champ » sans quoi il se bute et boude.    

 Dans la victoire comme lors de ses revers militaires, il est piètre stratège quoiqu’il se distingue par un courage vif mais mal maitrisé. 

François Ier aimait les plaisirs de la conversation. Toute sa vie, et surtout vis-à-vis des femmes, il montra un sens de la formule et de la répartie très séduisant. Nous lui devons la phrase « une cour sans femmes est comme un jardin sans fleurs ».

Il fut grand amateur de bonne chère et de bons vins et organisait des banquets où il se plaisait à être très entouré.

 

J’espère que ce petit tour dans notre histoire de France vous aura intéressé.

Comme vous le savez tous, nous ne sommes pas monolithiques et ces rois ne le furent pas.

Dans certaines actions, ils révèlent des aspects ou qualités différents. Par exemple, François Ier, dont la base semble rebelle fut l’instigateur des bases de la grammaire française. Ce qui est une façon assez travaillomane d’agir semble-t-il. Quoique vu la complexité de notre langue, peut être y a-t-il un fond de rebelle ! Louis XIV est très connu pour ses nombreuses conquêtes. Dans ces moments là était-il un promoteur-séducteur ou un empathique en quête d’amour ? Ou peut-être alternativement l’un ou l’autre.

J’ai donc croisé plusieurs biographies de chacun de ces monarques en m’efforçant de les analyser avec mes lunettes de processcommienne. Les faits cités sont authentiques, par contre, peut être ai-je parfois été subjective. ..

Je vous parlerai d’ici peu de la Process Com dans les Arts et les Lettres.

Marie Pelissier